Editeur: Le Lys Bleu éditions- Février 2018

ISBN: 9 782378 770235

Broché: 14.8 € - Version numérique: 5.5 €

Extrait:

J'étais content de retrouver mes clients. Il y avait vraiment des liens d'amitié qui s'étaient noués avec une bonne douzaine d'entre eux. Je les trouvais attachants. Malgré leur faible niveau d'études, leurs connaissances du monde limitées, leur situation sociale précaire, ils étaient honnêtes, serviables, solidaires. Ils avaient bon cœur. Toujours prêts à rire, à plaisanter, même quand ils en avaient gros sur le cœur. J'étais bien en leur compagnie, et j'avais aussi toujours plaisir à leur rendre les menus services administratifs dont ils pouvaient avoir besoin. Je les dépannais aussi parfois financièrement, en attendant des jours meilleurs.  

Témoignages de lecteurs:

Lire « Chez Biloute », c'est bénéficier d'une place privilégiée au bar depuis laquelle observer le ballet des clients, les habitués comme ceux qui ne font que passer, c'est apprivoiser peu à peu le parler ch'ti et avoir envie de lancer une tournée générale pour faire durer encore ce moment. (Nathalie)



Chez Biloute

Un directeur d'entreprise se retrouve au chômage. Il décide de changer de vie professionnelle en rachetant un petit café de quartier dans une ville du Nord. On le suit dans son quotidien, son adaptation à son nouveau métier, ses relations avec ses clients, tous plus pittoresques les uns que les autres : Elvira la belle, Manon l'aguicheuse, Jacqueline au grand cœur, Sid le pilier, Eric l'incorrigible dragueur, Jean-Paul le Tartarin, Amande, l'adorable Berger, et bien d'autres.

Ce roman, écrit dans un style léger, avec tout le charme du parler ch'ti, décrit une certaine société, celle de « ceux qui ne sont rien » : la misère, à la fois matérielle et intellectuelle, la solitude, le chômage, mais aussi la solidarité et la chaleur humaine. On y voit l'importance du lien social, et le rôle qu'y jouent les cafés. On y parle de rencontres et d'amour. On y rit, on y chante et on y danse.  

Extrait:

En achetant le café, «j'héritais» en même temps de Moustique: c'était un petit gabarit: 1m55, une quarantaine de kilos; le corps d'un jeune ado tout maigrichon. Été comme hiver, il était toujours vêtu d'un costume gris anthracite élimé, sur une chemise d'un blanc douteux, au col usé. La quarantaine bien passée, célibataire, il habitait un studio au deuxième étage de l'immeuble accolé au café, dans la rue.

Il passait sa vie au Stalingrad: je crois que si on vérifiait ses artères, on y aurait trouvé de la bière à la place du sang. De la pression, il ne buvait que ça. En trois ans, je crois lui avoir servi deux ou trois cafés! Il arrivait à l'ouverture, et restait souvent jusqu'à la fermeture. Au fur et à mesure des bières, ses yeux devenaient vitreux, son phrasé ralentissait, sa langue butait contre les mots, et un grand sourire niais apparaissait sur son visage. Quand il avait trop bu, il rentrait chez lui faire une sieste, puis il revenait. Lorsqu'il ne réalisait pas son état, c'était moi qui le poussait à aller se reposer. Il partait en tanguant, sans faire d'histoire. Parfois, je devais le raccompagner jusque dans son lit.  


© 2019 Taoufik Lahkim
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